mardi 22 septembre 2009

A-t-on étudié des débris de Roswell à l'Institut Battelle ?



Gildas Bourdais, septembre 2009

La longue quête du Graal sur les études supposées après Roswell

Une nouvelle piste a été ouverte en 2009 sur les études supposées de débris provenant du crash d’un ovni près de Roswell en 1947. Il s’agit des fameuses feuilles à mémoire de forme, dont l’étude, menée secrètement dans un important centre de recherche, le Battelle Memorial Institute vers la fin des années 40, aurait conduit à la création d’un alliage spécial de Titane et de Nickel possédant des propriétés analogues.


Le Battelle Memorial Institute


Ce n’est pas la première révélation du genre, mais elle est peut-être plus sérieuse que d’autres. Les lecteurs qui ont suivi les enquêtes sur Roswell pendant les quinze dernières années se souviennent des révélations étonnantes du lieutenant-colonel Philip Corso, faites en 1997 dans son livre The Day After Roswell, l’année où fut fêté le cinquantenaire de l’incident à Roswell. Le colonel Corso a raconté qu’il avait initié l’étude secrète de débris provenant du crash de l’ovni de Roswell, en 1961 et 1962, alors qu'il était en poste au Pentagone à la Division des Technologies Etrangères. On se souvient aussi que ces révélations ont été très critiquées, comme je l’ai raconté dans mes livres sur Roswell et dans la revue LDLN (1), et cette piste des études secrètes sur les matériaux de Roswell a été quelque peu laissée de côté en attendant des révélations et confirmations plus solides.
En 1998, on a pu croire que s’ouvrait une nouvelle piste, avec des révélations faites par un certain Jack Shulman, directeur d’une petite entreprise d’informatique, l’American Computer Company (ACC) (2). Hélas, il a fallu rapidement déchanter lorsque l’intéressé a avoué peu après qu’il avait inventé son histoire pour se faire connaître ! Ironiquement, cette pseudo-révélation était encore prise au sérieux dans un live récent, Les sciences interdites, de Douglas Kenyon. Mentionnons au passage une autre « découverte » qui a fait long feu, celle d’une mystérieuse pierre gravée, censée avoir été trouvée dans la région de Roswell, et annoncée abusivement comme un « événement majeur » en 2009 (3). On voit que la prudence est recommandée face à de telles révélations, mais nous allons voir que cette nouvelle affaire semble plus sérieuse.

Sur ce terrain des rumeurs d’études secrètes, Il faut aussi rappeler la déjà longue histoire des révélations, non moins controversées, faites à partir des années 80 sur la création par le Président Harry Truman d’un groupe ultra secret, surnommé « Majestic 12 », ou MJ-12, pour étudier l’ovni et les cadavres récupérés à Roswell, et lors d’autres accidents. Dès lors que l’on admet comme probable la réalité du crash de Roswell, la création d’un tel groupe est une suite logique, et elle a d’ailleurs été confirmée, notamment, par le général Arthur Exon dans un entretien avec Kevin Randle (4). Le général Exon était bien placé pour en parler, ayant été en poste à la base de Wright Field en 1947, puis nommé commandant de la même base, de Wright-Patterson, en 1964. Il a confirmé à Kevin Randle en mai 1990, qu’avait bien été créé en 1947 un groupe très secret pour étudier tout ce qui avait été trouvé à Roswell : débris, ovni et cadavres. Il en avait appris l’existence indirectement mais de bonne source. Ces études étaient très compartimentées, à trois niveaux. Au sommet, un comité de direction (oversight committee) surveillait le travail d’ensemble, avec un premier groupe qui avait le contrôle, un groupe secondaire comprenant des aides et des assistants du premier groupe, et un troisième niveau où les tests étaient effectivement réalisés. Des études étaient confiées à l’extérieur, ce qui aurait été le cas pour les études faites au Battelle Institute. Le général Exon n’était pas certain que le nom «Majestic 12 » ou « MJ-12 » était le bon, ou du moins ce groupe avait pu changer de nom au cours du temps.
Cependant, les choses se sont obscurcies au cours des années 90 alors que des centaines de pages de documents ont été publiées, qui étaient censées émaner de ce groupe MJ-12. Mais leur origine reste obscure, et leur contenu controversé, souvent avec des erreurs facilement détectées (peut-être semées à dessein par certains agents de désinformation amplifiante ?). Signalons toutefois que quelques chercheurs, dont Stanton Friedman, continuent à soutenir l’authenticité d’au moins un petit nombre de documents. Toutefois, Le résultat global est que, à ce jour, l’incertitude demeure sur leur authenticité. Rappelons encore les révélations fracassantes, aussitôt contestées, d’un jeune physicien, Robert Lazar, sur sa participation, assez brève au demeurant, à l’étude très secrète d’ovnis à Groom Lake, dans la Zone 51. Lazar était peut-être sincère mais manipulé. Quoi qu’il en soit, ses révélations n’ont pas peu fait pour mettre en doute ces rumeurs d’études secrètes. Revenons vite à cette nouvelle piste, qui semble plus sérieuse, d’études supposées de débris issus du crash de Roswell.

Les investigations d’Anthony Bragalia sur des études au Battelle Institute

Dans leur livre Witness to Roswell, plus précisément dans la seconde édition, parue en juin 2009 (5), Tom Carey et Donald Schmitt ont donné la parole à un collègue enquêteur, Anthony Bragalia, qui dit avoir découvert des documents indiquant que des études auraient été menées secrètement, à partir de 1948, sur les fameuses feuilles métalliques à « mémoire de forme » que l’on aurait trouvées parmi les débris du crash de Roswell. Rappelons que, parmi les différents matériaux que plusieurs témoins disent avoir eu en main lors de l’incident de Roswell en 1947, l’un des plus remarquables consistait en des feuilles métalliques très minces, légères et lisses, que l’on ne pouvait ni couper ni percer, et qui reprenaient leur forme après avoir été froissées.
Disons-le clairement : les éléments révélés par Anthony Bragalia et d’autres enquêteurs n’apportent pas une preuve décisive sur l’authenticité des débris de Roswell, ce que ne manquent pas de souligner les sceptiques qui sont naturellement déjà au rendez-vous pour mettre en doute son travail, notamment sur Internet. En revanche, ils constituent les pièces d’un puzzle qui esquisse un scénario crédible d’études très secrètes sur ces feuilles à mémoire de forme. L’enquête n’est d’ailleurs pas finie et elle va probablement apporter de nouveaux éléments. Bragalia a fait le point de ses recherches récemment, dans les colonnes du Mufon UFO Journal (6). Il y est présenté brièvement comme étant le directeur d’un bureau d’études pour les « industries scientifiques », qui a aidé discrètement, depuis de nombreuses années, les enquêteurs à la recherche de la vérité sur Roswell. C’est élogieux mais bref, et l’on aimerait en savoir plus. Dans leur livre Witness to Roswell, Carey et Schmitt le citent comme un « associé », et un « homme d’affaires indépendant » qui les a aidés dans leurs enquêtes.
Selon Anthony Bragalia, des études auraient été menées secrètement au Battelle Memorial Institute dès la fin des années 40, qui auraient joué un rôle important dans la création d’un alliage aujourd’hui bien connu, le Nitinol, composé de titane et de nickel et possédant des propriétés analogues à ces feuilles à mémoire de forme. Le Battelle Institute est un centre réputé de recherches techniques, notamment dans le domaine de la métallurgie, situé à Columbus dans l’Ohio, non loin de la fameuse base de Wright-Patterson où se trouvent les services techniques de l’armée de l’Air, et où il est à peu près certain qu’ont été menées des études secrètes sur les ovnis. Le Battelle Institute a mené, depuis sa création dans les années 30, des études importantes pour les armements, y compris pour la bombe atomique. Il est intéressant de rappeler que c’est également au Battelle Institute que fut réalisée au début des années 50, pour le compte de l’armée de l’Air américaine, une remarquable étude statistique sur les observations d’ovnis. Cette étude, menée sous la direction du Dr Howard Cross, fut publiée plus tard sous le titre de « Rapport 14 » de la commission Livre Bleu ( Blue Book), et elle est encore aujourd’hui un document de référence en faveur de la réalité des ovnis.
Un autre épisode intéressant, à rappeler ici, est celui du rôle qu’avait joué le Battelle Institute, à la même époque, dans la préparation d’une importante réunion scientifique, connue sous le nom de « Commission Roberstson », qui fut réunie au début de 1953 par l’Air Force et la CIA. Le même Dr Howard Cross avait écrit une lettre de recommandations à l’Air Force, dont une copie avait été conservée par son conseiller scientifique Allen Hynek. Jacques Vallée, qui était alors son assistant, avait découvert cette lettre confidentielle, qu’il a baptisée « Mémo de Pentacle », et il en a fait tout une histoire, croyant qu’elle était à l’origine de toute une politique de désinformation avec des mises en scène de faux ovnis. Mais des ufologues américains, notamment du CUFOs, ont complètement réfuté cette thèse, comme je l’explique dans un autre article, que l’on trouvera sur ce blog à :
http://bourdais.blogspot.com/2001/04/jacques-valle-et-le-mmorendum-de.html


La base de Wright-Patterson, dans l’Ohio


Anthony Bragalia raconte qu’il a trouvé les premières pièces du puzzle sous la forme de références, citées dans des documents militaires déclassifiés, à deux études métallurgiques faites au Battelle Institute dès la fin des années 40, qui semblent bien être à l’origines des études faites ensuite pour créer le Nitinol. Or, selon l’histoire « officielle », les études sur cet alliage n’auraient commencé qu’au début des années 60. Citons Bragalia :
« Mes propres recherches ont confirmé que les études sur le Nitinol avaient en réalité commencé chez Battelle juste après le crash de Roswell - et non au début des années 60. Et c'est la base de Wright-Patterson (où les débris du crash avaient été transférés) qui leur attribua le contrat de cette recherche secrète. Ce point est confirmé par une annotation que l'on trouve dans une étude réalisée par l'un des inventeurs "officiels" du Nitinol à l'U.S. Naval Lab. Dans ce rapport militaire sur le Nitinol, l'auteur se réfère à une étude de Battelle datée de 1949 où il est clairement question de la purification du Titane et du Nickel. La citation mentionne un "diagramme de phase" qui détaille le processus et explique comment réussir l'alliage des deux métaux. En suivant précisément ces directives, on peut réaliser le Nitinol à mémoire de forme. Il est possible mais pas certain que les co-inventeurs "officiels" du Nitinol aient ignoré que les propriétés de l'alliage avaient été découvertes dans l'étude des débris de Roswell. On n'a trouvé que trois autres références sur cet alliage de Titane et de Nickel dans les rapports de Battelle. A chaque fois, ce ne sont que des notes en bas de page - et seulement dans les études sur les métaux conduites sous les auspices de l'armée américaine ».
Anthony Bragalia donne quelques précisions sur la création du Nitinol. On considère habituellement qu’il a été découvert "par hasard" au début des années 60 dans les labos de l'U.S. Naval Ordnance, situés dans le Maryland, et que ses co-inventeurs sont les Drs. Wang et Buehler. Mais la véritable histoire du Nitinol a été volontairement dénaturée, et elle ne tient pas route, soutient Bragalia. Dès la fin des années 40, c’est le Dr. Howard Cross, expert métallurgiste de l'Institut Battelle, qui avait fourni l'information nécessaire sur le Titane à l'US Naval Lab. Et c'est ce laboratoire qui a officiellement mis au point le Nitinol dix ans plus tard. L'un des problèmes qui apparait tout de suite dans l'histoire "officielle" du Nitinol est l'année précise de sa découverte, qui est variable selon les sources, de 1959 à 1963. Même les co-inventeurs officiels, William Buehler et Frederick Wang, avaient évoqué différentes années alors qu'ils travaillaient au Naval Lab. Les revues scientifiques et les articles de la grande presse indiquent des années différentes. Bragalia raconte que, lorsqu’il a posé la question à Wang, celui-ci a ri de manière bizarre et a reconnu qu'il n'était pas très sûr de l'année, en ajoutant qu'il lui faudrait y réfléchir !

Il faut avouer que les premiers éléments d’enquête recueillis par Anthony Bragalia semblent plutôt minces – quelques notes de bas de page dans des documents militaires – renvoyant à deux études de Battelle intitulées « Progress Report » 1 et 2. Mais le mystère de la création du Nitinol s’est alors épaissi. Bragalia, aidé du journaliste Billy Cox, du Saratosa Herald Tribune, a essayé pendant une année entière d’obtenir copie de ces documents, mais ils étaient introuvables, aussi bien dans les archives du Battelle Institute que dans celles de la base de Wright-Patterson, malgré les efforts conjoints des conservateurs, qui ont avoué leur perplexité. Les recherches ont échoué également au grand centre d’archives techniques de la Défense (DTIC : U.S. DOD’s Defense Technical Information Center). Sur le conseil de Billy Cox, Tony Bragalia a alors posé une demande en application de la loi FOIA (Freedom of Information Act). Et voici que, après une assez longue attente, le « Progress Report » Numéro 2 a fait surface, comme par miracle !
Son titre complet est : "Second Progress Report Covering the Period September 1 to October 21, 1949 on Research and Development on Titanium Alloys Contract No. 33 (38)-3736." Il a pour auteurs "Simmons, C.W.; Greenidge, C.T., Craighead, C.M. et autres". Il a bien été remis en 1949 à la Direction technique de l’armée de l’Air qui l’avait commandée (Wright-Patterson Air Materiel Command). Il semble que la version divulgué soit incomplète, mais elle contient bien des données scientifiques clés, ouvrant la voie à la création du Nitinol, en particulier des « diagrammes de phase » (phase diagrams) nécessaires pour fabriquer l’alliage particulier de titane et de nickel. Autrement dit, ce document prouve que les études étaient déjà bien avancées en1949, contredisant ainsi l’histoire officielle qui fait démarrer les études au début des années 60. Il est intéressant de noter que les scientifiques signataires du rapport étaient étroitement associés avec le chef métallurgiste de Battelle, spécialiste du Titane, le Dr. Howard Cross, déjà mentionné. Les scientifiques ont continué à produire des rapports sur la métallurgie exotique, en couvrant des domaines comme "les métaux et la superplasticité", "la transformation des métaux", et "les microstructures des métaux". Précisons que, pour crééer le Nitinol, il fallait obtenir des composant d’une grande pureté. Or l’institut Battelle, qui était en pointe en matière de métallurgie, était le seul à l’époque à posséder un four à haute température adéquat pour obtenir ce résultat. Il reste d’autre part à retrouver le « Progress Report » Numéro 1, lequel pourrait dater de l’année précédente, 1948, c'est-à-dire de l’année suivant Roswell… Mais des sceptiques doutent déjà de son existence, en dépit des références qui y sont faites. On voit cependant que le puzzle prend tournure, et il est temps d’y ajouter une autre pièce intéressante, le témoignage d’un ingénieur qui avait révélé à des proches avoir participé à cette étude.

Le témoignage de l’ingénieur Elroy John Center

Toujours selon Anthony Bragalia, un ingénieur du Battelle Institute, Elroy John Center, a reconnu qu'il avait analysé un métal provenant d'une épave d'ovni alors qu'il était employé par Battelle. Center avait travaillé comme expert-chimiste pour Battelle pendant près de vingt ans, de 1939 à 1957. Ceci nous a été confirmé, dit Bragalia, à la fois par les registres de l'Université du Michigan et par les articles scientifiques qu'il avait publié du temps où il travaillait pour Battelle. Ingénieur chimiste diplômé, Center avait rédigé des articles publiés dans des revues de haut niveau. Il, avait fait des analyses chimiques de métaux, des études sur la « micro-identification » des métaux dans des alliages, et sur l'analyse spectroscopique de matériaux particuliers. Center avait le profil idéal pour être impliqué dans les premières études sur les débris de Roswell. Il avait mis au point une technique d'analyse des métaux très innovante qui est signalée dans plusieurs études concernant "l'identification polygraphique du Titane" dans des alliages. Or il faut du Titane spécialement préparé pour fabriquer du Nitinol semblable au "métal à mémoire" de Roswell.

Elroy John Center


Les membres de la famille de Center ont confirmé qu'il s'intéressait beaucoup aux ovnis et à la vie extraterrestre. En mai 1992, le Dr. Irena Scott de Columbus, Ohio, chercheuse et historienne réputée (qui avait aussi fait partie de l'équipe des scientifiques de Battelle) avait interviewé un proche partenaire professionnel d'Elroy Center. Elroy lui avait confié qu’il avait été impliqué dans un très étrange programme de laboratoire. Ses supérieurs lui avaient demandé de participer à une étude hautement classifiée de l'Institut, qui faisait l'objet d'un contrat du gouvernement. Le projet consistait à travailler sur un matériau très inhabituel. Center avait compris que ces fragments de matériau avaient été récupérés par le gouvernement américain à la suite d'un crash d'ovni. Center parlait de l'échantillon qu'il était chargé d'étudier comme d'un "morceau". Il avait expliqué que ce "morceau" était d'une nature totalement inhabituelle. Il déclara également que d'étranges symboles, qu'il appelait des "glyphes", étaient inscrits sur ces fragments. Divers témoins des débris du crash de Roswell ont bien sûr parlé de telles inscriptions. Center ne pourra nous fournir d'autres indications, étant décédé en 1991.

Espérons que Tony Bragalia, et peut-être d’autres enquêteurs, parviendront à trouver de nouveaux documents, et à recueillir de nouveaux témoignages susceptibles de renforcer cette histoire. Mais elle est bien intéressante, en l’état, et elle vient s’ajouter aux témoignages et documents déjà connus sur les études secrètes de matériaux liés peu ou prou aux ovnis.

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Notes
(1) Gildas Bourdais, Le crash de Roswell. Enquête inédite (JMG – Editions Le temps présent, 2009), et Roswell. Enquêtes, secret et désinformation (JMG, 2004). Voir également mon article dans la revue Lumières dans la Nuit (LDLN, numéo 348, avril 1998).
(2) Les « révélations » de Jack Shulman ont été présentées notamment dans la revue américaine UFO Magazine, Volume 13, No 2, de mars-avril 1998. Elles ont été démenties dès le mois de juillet de la même année.
(3) Article « La pierre de Roswell », dans la revue Monde Inconnu février-mars 2009.
(4) Kevin Randle, The Truth about the UFO Crash at Roswell (Evans and Company, New York, 1994), chapitre 9 : “The Wright Field Connection”. Voir aussi The Roswell Encyclopedia, Harper Collins, 2000.
(5) Tom Carey et Donald Schmitt, Witness to Roswell. Unmasking the Government Biggest Coverup. Deuxième édition, 2009, Newpage Books, The Career Press, New Jersey.
(6) Anthony Bragalia, article « Roswell debris inspired memory metal Nitinol; lab located, scientists named », in Mufon UFO Journal, No 495, juillet 2009.