dimanche 12 avril 2009

Après Roswell, des études secrètes ?




L’une des questions qui reviennent souvent lorsque l’on parle de Roswell, est celle des recherches secrètes qui auraient été menées ultérieurement, notamment sur la base de Wright-Patterson, dans l’Ohio, où se trouvait le centre d’études techniques de l’armée de l’Air. On cite souvent comme référence le livre du lieutenant-colonel Philip Corso, The Day After Roswell, dans lequel l’auteur révélait son rôle - éminent selon lui - dans de telles études. Ce livre fit beaucoup de bruit lors de sa parution en 1997, mais les chercheurs sérieux ne tardèrent pas à y relever beaucoup d’erreurs et d’invraisemblances, au point que ce livre est aujourd’hui très discrédité. Des témoignages plus solides ont été recueillis par les enquêteurs sur l’affaire de Roswell, par exemple celui du général Exon, cité dans mon livre Le crash de Roswell.




La base de Wright-Patterson, dans l’Ohio


Beaucoup de rumeurs et de « révélations » ont circulé depuis les années 80, le plus souvent anonymes. On a évoqué le mythique « hangar 18 », où seraient conservés ovnis et cadavres, mais cette rumeur ne repose sur rien de sérieux. La source de rumeurs la plus connue, sans doute, est celle des documents surnommés « Majestic 12 », du nom supposé d’un groupe d’étude très secret qui aurait été mis en place dès l’été 1947 par le Président Harry Truman, à la suite de la découverte d’un ovni et de cadavres près de Roswell, au Nouveau-Mexique. De nombreux documents ont été publiés à partir de 1987, mais il faut dire qu’aucun d’eux n’a pu être rigoureusement authentifié. En fait, on a repéré dans ces textes des erreurs et des anomalies qui font craindre que ce soient des faux. La première hypothèse est qu’ils ont été créés pour semer la confusion et protéger les vrais secrets. Il s’agirait alors de manoeuvres de désinformation « amplifiante », selon l’expression du Rapport Cometa. Mais leur contenu est souvent très intéressant, et ils contiennent peut-être de vraies informations, mêlées aux fausses. On aurait alors affaire à un processus de divulgation progressive du secret. J’ai détaillé ce dossier épineux dans mon livre, justement intitulé OVNIS : La levée progressive du secret, qui est toujours disponible pour ceux qui voudraient avoir un exposé assez complet sur la question (Editions JMG , 2001).




Livre La levée progressive du secret


D’autres sources sont également apparues au fil des années, émanant cette fois de témoins, souvent des militaires anonymes, qui décrivent des études secrètes menées sur les ovnis, à la suite de Roswell et peut-être d’autres accidents. La crédibilité de tels témoignages repose sur celle de l’enquêteur qui les recueille et les rend publics, tout en respectant leur anonymat. C’est le travail qu’a fait, à partir de la fin des années 70, Leonard Stringfield, lui-même ancien militaire, et enquêteur très respecté aux Etats-Unis. Il n’est pas le seul, bien entendu, mais c’est lui qui en a publié le plus, réunissant les siens avec ceux d’autres enquêteurs. Après un premier livre publié en 1977, Situation Red, The UFO Siege (traduit en français l’année suivante sous le titre Alerte générale Ovni) (1), dans lequel il rapportait déjà quelques histoires de ce genre, Stringfield commença à recevoir des témoignages, de militaires ou anciens militaires pour la plupart, demandant tous à garder l’anonymat. Ceux-ci lui donnèrent ainsi la matière d’un premier exposé lors d’une conférence au symposium annuel du Mufon (le principal groupe d’enquêteurs aux Etats-Unis) le 29 juillet 1978, intitulé curieusement “Récupérations du Troisième Type ” (Retrievals of the Third Kind). Par la suite, il allait publier sept rapports au total, le dernier en février 1994, année de sa mort, dans lesquels il a rassemblé, avec ses propres témoins, ceux recueillis par d’autres enquêteurs, notamment Raymond Fowler, un autre enquêteur réputé. Un aperçu sur ce genre de témoignages est donné dans l’article qui suit, extrait partiel de mon livre de 2001, OVNIS : la levée progressive du secret.




L’enquêteur Leonard Stringfield


Pour mesurer tout l’intérêt du travail de Leonard Stringfield, il faut savoir qu’il avait un curriculum de bon patriote. Il s’était engagé dans l’armée de l’Air juste après Pearl Harbour, en 1941, et avait servi dans le renseignement et le contre-espionnage sur le théâtre du Pacifique. Stringfield a raconté qu’il avait fait partie de l’un des premiers équipages atterrissant au Japon après la capitulation, et que ce vol avait été l’occasion d’une spectaculaire observation d’ovni en plein vol, qui avait mis en panne l’un des moteurs pendant un moment ! Il faut rappeler incidemment que de nombreuses observations d’ovni furent faites pendant et après la seconde guerre mondiale, en Europe comme dans le Pacifique. On comprend que Stringfield, après un tel incident où il avait bien cru perdre la vie, soit devenu ensuite un enquêteur très motivé sur les ovnis. Il créa une revue en 1954, fut chargé de relations publiques du NICAP, le principal organisme d'enquêtes de l’époque, et il travailla même, de 1953 à 1957, pour l’Air Defense Command. On lui avait attribué une ligne directe vers la base la plus proche pour signaler sans délai toute observation d’ovni dans la région. L’un des vétérans de l’ufologie américaine, Richard Hall, a dit de lui après sa mort en 1994 : “ Je souhaite que l’on se rappelle de Len Stringfield non seulement comme d’un vrai pionnier et éclaireur dans le domaine des ovnis, mais aussi comme d’un homme d’une grande rectitude ” (2). Certes, les sceptiques virulents, qui abondent aux Etats-Unis comme en France, n’ont pas manqué de reprocher à Stringfield sa “ crédulité ”, mais aucun n’a osé mettre en doute son honnêteté. Il reconnaissait lui même qu’il ne pouvait garantir l’authenticité de tous les témoignages qu’il publiait. Vers la fin, l’accumulation de témoignages était devenue si déroutante qu’il dût se rendre à l’évidence : certains étaient probablement des manœuvres de désinformation pour faire perdre pied aux enquêteurs. D’où le sous-titre de sa dernière brochure (numéro sept), en 1994 : “ Recherche de preuves dans une galerie de miroirs ”. Mais il est très probable, en revanche, qu’un bon nombre d’entre eux sont authentiques. Il est peut-être possible de séparer le bon grain de l’ivraie, en regroupant et en recoupant les témoignages. On voit alors apparaître des points forts, notamment un faisceau de témoignages sur la base de Wright-Patterson. J’ai donc regroupé dans l’ordre chronologique les principaux témoignages, en distinguant, d’une part les témoins disant avoir participé à des opérations sur le terrain, ensuite les témoins d’opérations sur les bases militaires, enfin des témoignages sur les autopsies et sur des opérations très étranges. Bien entendu, ils sont présentés ici de manière résumée. Les témoignages sur le crash Roswell, ou sur d’autres accidents supposés, ne sont pas repris ici, sauf exception : voir mon livre ou les articles spécifiques à ce sujet. Pour chaque témoignage est cité l’un des sept rapports de Léonard Stringfield où il apparaît, à l’attention des lecteurs qui voudraient remonter à la source (3).


Témoins sur les bases militaires


1950, Sunnyvale Naval Air Station, Californie (Rapport N° 2, 1980, p. 21) En 1978, Leonard Stringfield a reçu le témoignage indirect d’un militaire, Durward “ Buddy ” Haak, qui était opérateur radar sur la base aéronavale de Sunnyvale en Californie. Stringfield a eu deux témoignages écrits de membres de sa famille, dont sa mère, qu’il a pu joindre également au téléphone. Haak, qui est mort en 1952 dans un accident d’avion, leur avait dit qu’il avait pénétré un jour accidentellement dans un grand hangar où se trouvait un grand engin en forme de soucoupe. Un garde armé l’avait fait sortir aussitôt en lui disant d’oublier ce qu’il avait vu. Haak était convaincu que ce n’était pas un appareil de fabrication humaine. 1952, base de Wright-Patterson, Ohio (Rapport N° 1, 1978, p. 7) Ce témoignage a été recueilli par l’un des ufologues américains les plus respectés, John Schuessler, qui a fait une longue carrière d’ingénieur chez McDonnell-Douglas et à la NASA. Il a été informé indirectement par le père et la belle mère du témoin, qui était un garde civil à l’entrée de la base. Il vit entrer un camion remorque transportant un appareil caché sous une bâche, qui fut dirigé vers une zone de haute sécurité. Mais ce n’est pas tout ! Il dit aussi avoir vu (peut-être en une autre occasion, cela n’est pas précisé clairement) des cadavres de petits humanoïdes trouvés lors du crash d’un ovni qui avait eu lieu “ quelque part dans le sud-ouest des Etats-Unis ”. Schuessler a essayé de contacter directement le témoin mais il s’y est absolument refusé. Ces deux premiers témoignages, s’ils étaient les seuls du genre, seraient évidemment très minces. Mais en voici d’autres. Début des années 50, Wright-Patterson (Rapport N° 3, 1982, p. 19) Voici un témoignage bizarre, que l’on rejetterait a priori s’il était unique. Le témoin, “ YR ”, était électricien sur la base de Wright-Patterson. C’est sa fille qui a informé Leonard Stringfield, alors que son père était mort de cancer causé par des radiations. C’est l’un des rares témoins civils et non scientifiques, souligne Stringfield, a avoir vu des cadavres sur cette base. Il était resté absent plus d’une semaine, pour un travail très secret, dont il ne voulut pas parler, jusqu’au jour où il vit à la télévision quelqu’un parler des accidents d’ovnis. “ Cet homme sait de quoi il parle ! ” s’exclama-t-il. Au cours des mois suivants, il lâcha quelques bribes d’informations sur sa mission secrète. Il avait dû participer à l’installation d’un équipement produisant des “ radiations ”, près d’un local où étaient conservés sept cadavres extraterrestres. L’opération était si secrète qu’il avait été logé sur place, mais il avait été exposé à des radiations qui causèrent sa maladie et sa mort. Il y régnait également une odeur pénible. Les humanoïdes étaient petits avec une grosse tête, et leur peau ressemblait à celle d’un reptile. Leurs mains étaient palmées et leur tête faisait penser à celle d’une grenouille !




Tête d’alien selon des témoins de Stringfield


1952, Wright-Patterson (Rapport N° 2, 1980, p. 5) Le témoin est un ancien officier de l’armée de l’Air que Leonard Stringfield a bien connu car il était souvent en rapport avec lui à l’époque où il avait mission, on l’a vu, d’informer l’Air Defense Command des observations d’ovnis. Il contacta Stringfield en 1979 en vue de la préparation d’une émission de télévision sur les ovnis. Au cours de leurs discussions, lorsque Stringfield évoqua les rumeurs d’ovnis accidentés et de cadavres récupérés, ce témoin lui confia que, en 1952, il avait assisté à une réunion hautement secrète à Wright-Patterson au cours de laquelle il avait vu dans un local souterrain l’un des corps d’extraterrestres, conservé dans un congélateur. Sa taille était d’environ 1,20 m, avec une grosse tête, la peau du visage lisse et grise, les yeux ouverts, et sans cheveux. Il lui révéla aussi qu’il avait visité une installation souterraine à Colorado Springs (quartier général de la Défense aérienne), où avait été transférée une partie des débris d’ovnis de Wright-Patterson. Il lui dit encore qu’il avait vu une partie d’un film de l’armée de l’Air montrant une soucoupe plantée dans le sable d’une région désertique. Justement, le témoignage qui suit porte sur un film analogue, si ce n’est pas le même. Printemps 1953, Fort Monmouth, New Jersey (Rapport N° 1,1978, p. 8) Ce témoignage est un “ classique ” du genre. Le témoin était en 1953 spécialiste radar militaire habilité au secret au camp de Fort Monmouth, dans le New Jersey. Il avait été conduit avec quelques collègues à la salle de cinéma du camp pour voir un “ film spécial ”. Sans aucun commentaire, on leur projeta cinq minutes de film 16 mm en couleurs montrant une soucoupe écrasée dans le désert. Le disque argenté était incliné et enfoncé dans le sable, avec un dôme sur le dessus et une portière ouverte en dessous. Il y avait autour dix ou quinze militaires en treillis, et il estima son diamètre de 5 à 6 mètres. Le film montra ensuite l’intérieur de l’appareil, aux couleurs “ pastel ”. Un panneau était visible, avec de simples manettes. Puis, dans une autre scène, ils virent deux tables, probablement sous une tente, sur lesquelles étaient étendus des cadavres : deux sur l’une et un seul sur l’autre table. Sa description des corps est parfaitement “ classique ” - petite taille, grosse tête, etc - mais on ne peut soupçonner ce témoin d’avoir été influencé, son témoignage ayant été publié par Stringfield dès avril 1978, bien avant la grande vague des “ petits gris ”. Un détail diffère d’ailleurs, la couleur “ pastel ” de leur vêtement, mais il peut s’agir là de l’aspect trompeur d’un film de qualité médiocre. Le film s’arrêta là brutalement, et un officier leur dit de “ réfléchir à ce film ”, sans aucune explication. Peu après, cependant, il apprit de deux officiers habilités au niveau “ top secret ” que c’était une soucoupe qui s’était écrasée au Nouveau-Mexique en 1952. S’agissait-t-il du crash de Kingman ? La description y fait penser, mais Kingman est en Arizona et sa date supposée est le printemps 1953 (sur les autres accidents, voir mon livre OVNIS : la levée progressive du secret). Cela correspond bien, en revanche, avec la livraison de cadavres à Wright-Patterson en 1952. Revenons justement à cette vaste base et ses profonds secrets. 1953, Wright-Patterson (Rapports N° 1,1978, p. 13 , 2, p. 2, et 7, p. 4) Leonard Stringfield est revenu dans trois de ses rapports sur ce témoignage, recueilli dès l’été 1977 à la suite d’une réunion d’anciens pilotes à laquelle il avait été invité à parler des ovnis, sur l’aéroport de Lunken à Cincinnati. C’était son premier témoin direct disant avoir vu des cadavres d’extraterrestres, sur la base de Wright-Patterson, en 1953, et il croyait se rappeler que le crash avait eu lieu en Arizona (voilà peut-être notre crash de Kingman). Les caisses contenant les cadavres étaient arrivées de nuit par DC-7. Il se trouvait dans un hangar, où il put voir les corps d’assez près (environ quatre mètres) qui semblaient avoir été installées de manière rudimentaire, juste posés sur un tissu et de la glace. Nous avons de nouveau la description standard : 1,20 m de haut, grosse tête sans cheveux, nez et bouche à peine discernables, combinaisons foncées et étroitement ajustées. L’un d’eux semblait être du sexe féminin, ce que lui confirma ensuite l’un des membres de l’équipage. A l’arrivée des militaires, l’un des êtres était encore vivant mais il mourut peu après. Ce témoin apprit que la soucoupe avait été également acheminée jusqu’à la base de Wright-Patterson. Stringfield précise qu’il s’est entretenu une douzaine de fois avec ce témoin, ingénieur et bon père de famille. Mais à l’automne de 1978, toute la famille partit soudainement sans laisser d’adresse. En août, Stringfield lui avait demandé un témoignage écrit, et il avait demandé l’autorisation à son “ officier de sécurité ”, qui lui avait répondu : “ Vous n’avez rien vu, rien entendu, et vous ne pouvez rien signer !”. Curieuse naïveté, tout de même, de la part d’un ancien militaire qui était pourtant conscient des sanctions encourues, telles que de se voir assigné à résidence dans une base éloignée, que l’on surnommait la “ ferme aux dindons ” (Turkey farm) ! Par la suite, Stringfield a été informé par une autre source, “ JLD ” dont un ami proche, “ Mr Holly ”, qui avait servi à un haut poste de commandement sur la base en 1953, lui avait parlé d’un ou deux accidents en Arizona, débris et cadavres étant acheminés à la base. 1966 : trente corps à Wright-Patterson ! (Rapports N° 1,1978, p 26, et N° 2, 1980, p. 4) Le 5 juillet 1978, quelques jours seulement avant sa conférence au symposium du Mufon le 29 juillet, Leonard Stringfield put joindre par téléphone un témoin qui lui fit des révélations spectaculaires. Etaient-elles crédibles, ou s’agissait-il déjà d’une provocation pour semer la confusion, comme il allait y en avoir beaucoup au cours des années suivantes ? Stringfield, qui a présenté ce témoignage dans son premier rapport (mise à jour du 20 juillet 1978), semble le trouver crédible. Ce témoin, M. “ J. K. ”, affirme avoir vu des cadavres d’humanoïdes alors qu’il était officier de renseignement à Wright-Patterson en 1966. Il dit avoir vu neuf corps, conservés dans des conteneurs de verre épais, dans un secteur étroitement gardé. Sa description des corps est “ classique ”. Il a appris ensuite qu’il y avait en tout trente corps conservés sur la base à l’époque ! Il n’a pas vu d’engin, mais il a appris qu’il y en avait un sur la base, ainsi que sur les bases aériennes de Langley, en Virginie près de Washington, et de McDill (Avon Bombing Range) près de Sebring en Floride. Des recherches étaient également conduites sur la base aérienne de Seymour-Johnson, près de Goldsboro en Caroline du Nord. Sur certaines bases militaires, des équipes spéciales sont maintenues en alerte permanente pour récupérer les ovnis accidentés.


Autres témoignages sur la base de Wright-Patterson


1953 (Rapport N° 2, 1980, p. 21) C’est un témoignage indirect, mais recueilli en 1978 par deux enquêteurs respectés, Richard Hall et Don Berliner, du Fund for UFO Research (Fufor). Le témoin était technicien sur la base, et travaillait en 1953 près du local où étaient conservés les cadavres, au troisième étage d’un bâtiment : non, ce n’était pas le mythique “ hangar 18 ” ! Il y en avait treize à l’époque, et il planait dans les couloirs une forte odeur de formol. Selon ce témoin, ils ont été ensuite conservés sur la base de Langley à Hampton Roads, Virginie (base proche de la CIA et du Pentagone…). Il n’avait pas vu les cadavres mais son patron lui avait confirmé toutes ces rumeurs. 1955 (Rapport N° 1,1978, p. 16). Ce témoignage est celui d’une ancienne secrétaire qui de la base avait été chargée de cataloguer un millier de pièces, et avait vu un jour par hasard transporter dans un couloir deux cadavres, dans un conteneur en verre, que l’on changeait de local. Date non précisée (Rapport N° 1, 1978, p. 19) Témoignage indirect d’un ancien commandant de l’armée de l’Air qui révéla que l’on conservait à la base un ovni intact, d’autres abîmés, et des cadavres. Commentaire du Major : “ Nous avons la preuve que les ovnis sont extraterrestres ”. On ne saurait dire les choses plus clairement ! 1973 (Rapports N° 1,1978, p. 20, et N° 2, 1980, p. 3) Leonard Stringfield a recueilli ce témoignage qu’il juge très crédible, d’abord indirectement par sa femme, mais le témoin a finalement accepté de confirmer brièvement son histoire. Il était sergent dans la police de l’air lorsqu’il fut convoqué en pleine nuit à la base de Wright-Patterson. Il fut conduit les yeux bandés dans un local souterrain, et là, il fut affecté à la garde d’un local où se trouvaient plusieurs officiers de haut rang et des civils, en train d’examiner des petits cadavres d’humanoïdes, allongés sur une table. Description standard des êtres : un peu moins d’un mètre de haut, têtes anormalement grosses, teint blanc cireux “ comme celui d’un cadavre qu’on vient de retirer de l’eau ”.


Que penser de toutes ces histoires ? S’il n’y en avait que deux ou trois, on pourrait les écarter comme rumeurs sans fondement, mais il y en a vraiment beaucoup, et encore n’en ai-je présenté qu’une sélection. Une autre remarque est que beaucoup se rapportent à l’armée de l’Air, mais il ne faudrait pas en déduire que celle-ci a le monopole des recherches secrètes sur les ovnis. Sans parler des agences civiles comme la CIA et la NSA, il y a de bonnes raisons de penser que la Marine poursuit elle aussi activement des recherches. Rappelons seulement la visite d’officiers de marine brésiliens au docteur Fontes, qui lui révélèrent des informations provenant de leurs collègues américains. Rappelons également un témoignage de marin, figurant dans le troisième rapport de Stringfield (1982) et dans l’excellent livre de Fawcett et Greenwood, Clear Intent, paru en 1984.


Septembre 1973, Great Lakes Naval Base, Ohio (Rapport N° 3, 1982, p. 13) Le témoin, “ R.K. ”, était aspirant dans école de renseignement de la Marine. Un officier lui fit porter un pli dans un lieu bien gardé où il vit en passant un engin étrange “ en forme de goutte d’eau ”. Il soupçonna qu’on lui faisait passer un test de capacité à tenir sa langue. Mais il fut choqué car, quelques semaines plus tôt un camarade lui avait confié à San Diego qu’un ovni avait été abattu par un destroyer de la Marine, puis récupéré par un navire du type Glomar Explorer, et transporté ensuite jusqu’à Chicago.


Témoignages sur des autopsies


A-t-on des témoignages de médecins ayant pratiqué des autopsies ? Un bref témoignage a déjà été mentionné plus haut, recueilli en 1962, mais il faut reconnaître qu’ils sont rares, même dans la série de brochures de Leonard Stringfield. Celui-ci affirme cependant avoir rencontré plusieurs témoins directs, qui se sont exprimés avec prudence car ils étaient manifestement soucieux de ne pas être sanctionnés pour non respect du secret. Résumons ces témoignages, présentés par Stringfield dans ses rapports N° 2 (1980, p.10), N°3 (1982, p. 44 ) et N° 6 (1991, p. 126 ). Stringfield a recueilli un premier témoignage de médecin en mai 1978 (par l’intermédiaire d’un “ ufologue connu ”, dont il ne donne pas le nom !), puis d’autres, en 1978 et 1979. Ils provenaient de médecins, d’un biochimiste et d’un hématologiste en poste dans un grand hôpital, et d’un médecin spécialiste qui lui dit avoir pratiqué l’autopsie d’un cadavre d’extraterrestre au début des années 50. L’hématologiste confirma son témoignage par écrit un an plus tard. Stringfield s’est dit convaincu que ce témoignage écrit avait eu un “ feu vert ” venu d’en haut, l’objectif étant de tester les réactions de l’opinion publique, dans les médias, dans le corps médical, et même parmi les ufologues. Si c’était bien le cas, ils ont dû être édifiés : à l’époque, ces témoignages sont restés marginaux, même dans le cercle restreint de l’ufologie. Une fois de plus, la description des corps - de plusieurs types - recoupe bien celles des autres témoins, avec quelques variantes : petite taille (1 m à 1,50 m), grosse tête, corps mince, poids plume (environ 20 kg), “ plus ou moins quatre doigts ”. Trois témoins ont décrit des doigts légèrement palmés. Les yeux sont décrits comme ronds et sans pupille, ou allongés en forme d’amande (de type “ mongoloïde ”), protégés par de fortes arcades sourcilières. Pas d’oreilles avec lobes externes. Nez “ vague ”, bouche comme une fente sans lèvres. Les bras sont longs, et les jambes courtes et minces. La peau est de couleur gris rose, beige, brunâtre ou “ bronzée ”, mais jamais verte ! Pas d’organes de reproduction apparents. Pour la plupart des témoins, ces corps semblaient “ sortir d’un même moule ”, avec des traits du visage identiques ! Dans le corps, pas de sang rouge (ni vert !), mais un fluide incolore. Incidemment, l’archétype de science-fiction est le petit Martien vert avec des yeux protubérants : Messieurs les psycho-sociologues, c’est raté pour l’influence de la science-fiction ! Mais continuons : la description des organes internes et de la physiologie est également convergente par rapports à d’autres témoignages, ceux de Roswell notamment : apparemment pas de système digestif. La bouche n’ouvre que sur une petite cavité buccale, sans dents. Aucune nourriture, d’ailleurs, n’a été trouvée à bord des véhicules.




Dessin réalisé d’après des témoignages d’autopsies


Il faut signaler ici que, à la suite de ces révélations, ont commencé à circuler de fausses photographies d’extraterrestres, vite dénoncées comme canulars. La question des canulars et supercheries n’est peut-être pas aussi simple qu’on le croit. A côté des inévitables mauvais plaisants se cachent peut-être dans l’ombre des manipulations de services de désinformation. Stringfield mentionne plusieurs fausses photos d’extraterrestres dans son sixième rapport (1991) qui ont fait à l’époque les choux gras des sceptiques. C’est le cas, notamment, d’une d’un petit être aux grands yeux clos, engoncé dans une combinaison (avec une fermeture éclair !) dont la photo était apparue en Europe en 1990. Elle était censée provenir des archives du professeur russe, et ufologue connu, Felix Zigel. La rumeur voulait qu’elle provienne en fait d’un scientifique canadien et qu’il s’agisse d’un cadavre de Roswell. Or, c’est justement un ufologue canadien, Christian Page, qui révéla à Leonard Stringfield qu’il était l’auteur de cette photo : c’était celle d’un mannequin en cire qui avait fait partie d’une exposition à Montréal en 1979, dans un pavillon sur l’insolite. On peut se poser la question : que faisait là ce mystérieux mannequin ? On pense aussi, à ce sujet, au trop célèbre film de « l’autopsie d’un extraterrestre de Roswell », qui fit un beau scandale en 1995 et contribua efficacement à discréditer l’affaire de Roswell, et les témoignages sur des cadavres et des autopsies, tels que ceux qui viennent d’être cités (voir les articles sur le crash de Roswell).
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Notes


(1) Leonard Stringfield, Situation Red, The UFO Siege, Garden City, Doubleday, New York, 1977 (trad. Alerte générale OVNI, France Empire, Paris, 1978). (2) International UFO Reporter (IUR), janvier-février 1995, volume 20, numéro 1, p. 24. Publication du CUFOs, 2457 West Peterson Avenue, Chicago, Illinois, 60659. USA. (3) Textes de Leonard Stringfield : 1) “Retrievals of the Third Kind ”, dans Mufon 1978 UFO Symposium Proceedings) ; 2) The UFO Crash/Retrieval Syndrome. Status report II, Mufon, 1980 ; 3) UFO Crash/Retrievals : Amassing the Evidence. Status report III, publié par l’auteur, 1982 ; 4) The Fatal Encounter at Fort Dix-McGuire. A case study. Status report IV, Mufon 1985 ; 5) “UFO Crash/Retrievals : Is the Cover-up Lifting ? ” Status Report V, dans le Mufon UFO Journal, janvier 1989 ; 6) UFO Crash/Retrievals : The Inner Sanctum, Status Report VI, publié par l’auteur, Juillet 1991 ; 7) UFO Crash/Retrievals : Search for Proof in a Hall of Mirrors, Status Report VII, publié par l’auteur, février 1994.

vendredi 3 avril 2009

En librairie : Le Crash de Roswell




Le Crash de Roswell

Dans ce blog, un extrait de l'ouvrage consacré à la chronologie détaillée des événements suscités par le crash d'un vaisseau spatial à Roswell :

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jeudi 2 avril 2009

L'affaire de Roswell. Un bref résumé



Le 8 juillet 1947, l'unité des bombardiers atomiques de Roswell, au Nouveau-Mexique, sous les ordres du colonel Blanchard, publia un communiqué de presse annonçant la découverte d'un « disque volant » dans la région. Mais cette découverte spectaculaire, annoncée au beau milieu d'une vague d'observations de ces mystérieux engins – la première grande vague médiatisée d'ovnis – fut démentie le soir même par le général Ramey, commandant de la Huitième Armée aérienne à Fort Worth, au Texas. Il montra à la presse des débris de ballon météo et de cible radar que les officiers de Roswell avaient pris, selon lui, pour une soucoupe volante ! La renommée de l'Air Force était si grande que la presse accepta aussitôt cette curieuse explication, et l'incident fut oublié pendant trente ans.


Ce fut aussi la date du début d'une campagne officielle de négation des ovnis, au moins aux Etats-Unis, qui dure encore aujourd'hui. Cependant, en 1978, l'ufologue américain Stanton Friedman rencontra presque par hasard un témoin clé, l'ancien commandant (Major) Jesse Marcel, responsable de la sécurité de la base, qui avait récolté des débris sur le terrain. Marcel, alors à la retraite en Louisiane, confirma à Friedman que ces matériaux étaient étranges et ne ressemblaient à rien de connu, et que le démenti de Fort Worth avait été un mensonge, auquel il avait d'ailleurs été contraint de participer.



Le Major Marcel à Fort Worth devant des débris de ballon


Depuis lors, plusieurs équipes de chercheurs ont accompli un travail considérable et ont retrouvé de nombreux témoins, qui ont fait que Roswell est devenu l'un des cas les mieux documentés de l'ufologie. La théorie d'un crash d'ovni est fondée sur trois éléments principaux : le communiqué de presse de la base de l'Air Force, des témoignages sur des matériaux étranges, et des témoignages sur la découverte d'un appareil et de cadavres non-humains près de Roswell.


L'étonnant communiqué de presse

Une question vient vite à l'esprit, au sujet du communiqué de presse : comment ces officiers d'un corps d'élite ont-ils pu, non seulement faire une erreur grossière - si nous croyons l'armée de l'Air – mais, en plus, aggraver leur cas en faisant cette annonce spectaculaire, contrairement aux règles de secret militaire, auxquelles ils étaient particulièrement entraînés ? La seconde partie de cette question s'applique aussi dans le cas où ils auraient trouvé un engin secret américain, avion ou fusée : ils n'auraient pas dû l'annoncer non plus, à moins d'en avoir eu l'autorisation en bonne et due forme. Donc, l'existence même de ce communiqué pose un sérieux problème. Or, le dossier du crash d'un ovni a beaucoup progressé ces dernières années, notamment avec la divulgation de nouveaux témoignages, dans le livre de Tom Carey et Donald Schmitt, Witness to Roswell, paru en juin 2007 et réédité en 2009.

Ces témoignages se recoupent bien avec les nombreux témoignages déjà connus, et ils ont permis de mieux comprendre le scénario du crash, en particulier cet étrange communiqué de presse de la base des bombardiers atomiques. Je résume cela dans un autre article figurant sur ce blog, intitulé « Le crash de Roswell confirmé par de nouveaux témoins » , et j'en donne une analyse développée dans mon livre Le crash de Roswell, paru en février 2009.
En bref, l'explication qui me semble la plus probable est que ce communiqué fut une opération de risque calculé, pour le cas où ils n'auraient pas réussi à étouffer la découverte, non seulement du champ de débris, mais d'un ovni et de cadavres extraterrestres, dont la nouvelle commençait déjà à filtrer dans la région. Ce communiqué leur aurait alors permis de faire bonne figure, mais il était assez vague pour pouvoir être démenti facilement, ce qui fut fait le soir-même dès que la situation fut sous contrôle.


Il y a une autre anomalie, manifestement, dans les explications du Pentagone. S'il y avait eu vraiment une aussi incroyable confusion avec un ballon (ou une grappe, ou un « train » de ballons dans le cas de Mogul, discuté plus loin), les officiers de Roswell auraient dû être sévèrement réprimandés, or ce ne fut pas le cas. Le colonel Blanchard, commandant de l'unité de bombardement, fit ensuite une brillante carrière jusqu'au sommet de l'armée de l'Air. Le commandant Marcel, bien noté par sa hiérarchie, avant et après l'incident, fut promu à un poste de responsabilité au Pentagone. De plus, s'il avait fait une telle méprise, aurait-il accepté d'en parler trente ans plus tard ? Il est intéressant, à ce sujet, de noter que Marcel, quand il fut interviewé en 1982 par une étudiante, Linda Corley, lui confia qu'il n'avait pas tout dit, « pour le bien de son pays ». Linda Corley a révélé cela vingt ans plus tard, au symposium du Mufon de 2000. Selon plusieurs témoins apparus depuis, il était au courant de la découverte de l'ovni et des cadavres, mais n'en avait jamais parlé publiquement.


D'étranges matériaux

Plusieurs témoins ont confirmé la découverte, par le fermier Brazel et le Major Marcel, d'un grand champ où étaient éparpillés d'étranges débris, à environ cent km au nord de Rowell, à vol d'oiseau. Ceux-ci comprenaient un grand nombre de petites pièces métalliques, découpées irrégulièrement mais très solides, rigides et légères. Il y avait aussi beaucoup de morceaux de feuilles métalliques, ressemblant à de l'aluminium mais qu'on ne pouvait ni couper, ni déchirer, et possédant une « mémoire de forme » (on pouvait les froisser mais elles reprenaient ensuite leur forme plate, sans garder aucun pli). Certaines pièces étaient poreuses, et ne pouvaient donc provenir d'une enveloppe de ballon. Certains débris ressemblaient à des baguettes de balsa, mais on ne pouvait ni les casser, ni les brûler. Selon le Dr Jesse Marcel, fils du commandant Marcel, à qui son père avait montré brièvement des débris, il y avait de curieuses inscriptions le long d'une baguette, faisant penser à des « hiéroglyphes ». D'autres pièces ressemblaient à des fibres optiques. Tout cela suggérait qu'il y avait eu une violente explosion au dessus de terrain.


Témoignages sur un engin et des cadavres

Le troisième élément majeur est que l'on a retrouvé des témoins sur la découverte d'un engin et de cadavres non-humains, sur un site plus proche de Roswell. Ces témoignages se sont plutôt renforcés ces dernières années. A vrai dire, deux d'entre eux, Frank Kaufmann et Jim Ragsdale, ne sont plus crédibles, mais il existe un groupe de témoins cohérents sur la découverte d'un un appareil étrange, en forme de soucoupe, ou peut-être de sabot de cheval, de petits êtres non-humains, morts, et peut-être un survivant, sur un site se trouvant à environ cinquante kilomètres au nord-ouest de Roswell. C'est cette partie du scénario qui s'est beaucoup renforcée ces dernières années, comme je l'explique dans mon livre Le crash de Roswell.



Couverture de mon livre Le crash de Roswell


1994-1997. La nouvelle explication de l'armée de l'Air : train de ballon secret « Mogul » et mannequins pour essais de parachutes

En 1994, l'armée de l'Air américaine, pressée par une enquête qui avait été ouverte par la commission d'enquêtes du Congrès, le General Accountibility Office (GAO), à la demande du député Steven Schiff, a remplacé l'explication initiale du ballon météo par celle d'un « train » de vingt à trente ballons météo attachés à une ligne, appelé « Mogul », dont des essais se déroulaient alors sur la base de White Sands, située plus à l'ouest au Nouveau-Mexique.



Carte du Nouveau-Mexique


C'était, expliqua-t-elle, un projet très secret pour développer un moyen de détection des futures explosions atomiques soviétiques, et c'était la raison pour laquelle sa découverte avait été cachée à l'époque. Il faut préciser ici que ce mystérieux train de ballons ne comportait que des matériels ordinaires : ballons météo, cibles radar et quelques instruments de mesure de fabrication visiblement humaine. De plus, en dépit de la publication en 1995 d'un gros livre d'un millier de pages, le Roswell Report, les militaires américains ont été incapables de fournir la moindre preuve de cette explication. Pas le moindre bout de papier, télex, note en archive, qui aurait prouvé que c'était bien ce qui avait été trouvé à Roswell. Au contraire, leur épaisse documentation montre assez clairement que le train de ballons « Mogul » numéro 4, le seul qui aurait pu, théoriquement, causer cette méprise car il comportait des cibles radar (j'explique dans mon livre ce bizarre argument), n'avait pas été lancé, très probablement ! Il est absent des rapports de la New York University (NYU), chargée des essais, et le géophysicien Albert Crary, responsable sur le terrain, avait noté dans son journal personnel qu'il avait été annulé à cause du temps couvert. Ironiquement, ces documents - rapport de l'université, et journal de Crary - qui permettent de réfuter la thèse du ballon Mogul de l'armée de l'Air, sont reproduits dans le gros rapport de 1995 ! En fait, Crary avait lancé dans la matinée une petite grappe de ballons, comme NYU en lançait tous les jours en juin.



Train de ballons avec cibles radar,reconstitué pour la télévision


Par contre, il est possible que le fermier Brazel ait bien trouvé sur son ranch, le 14 juin, l'une de ces petites grappes de ballons, comme il l'a dit à la presse le soir du mardi 8 juillet, sous la pression des militaires. Mais il a expliqué (autre contradiction) qu'il n'y avait attaché aucune importance, et elle n'avait rien à voir avec la découverte du grand champ de débris début juillet. De toute façon, même si les officiers de Roswell avaient trouvé un train de ballons Mogul, ils l'auraient facilement identifié comme tel. Il leur aurait suffi d'identifier l'un des éléments de ces équipements ordinaires, pour régler la question. Par exemple, l'une de ces fragiles baguettes de balsa qui servaient de cadre pour les cibles radar, lesquelles ressemblaient plus à un cerf-volant qu'à un disque volant. Ou l'un des instruments attachés à la ligne en nylon, qui n'étaient pas plus mystérieux : réservoir de ballast, batterie électrique, émetteur radio, « bouée acoustique » à l'allure de bidon métallique. De plus, aucun de ces instruments ne fut trouvé au ranch Foster, ni par le fermier Brazel, ni par les militaires venus ramasser les débris. La conclusion évidente est : Mogul, affaire classée !


Pour sa part, le GAO a découvert que des parties importantes des archives de Roswell avaient été détruites sans explications. Il n'a pas accepté la thèse des ballons, contrairement à ce qui a été écrit en France par le sociologue Pierre Lagrange. Le GAO a conclu sobrement, dans son rapport remis au député Schiff en juillet 1995 : « Le débat sur ce qui s'est écrasé à Roswell continue ». Or, ce rapport important, qui gênait beaucoup le Pentagone, a été quasiment occulté par la divulgation, pratiquement au même moment, du film très douteux de l'autopsie d'un cadavre mystérieux, qui fit beaucoup de bruit et eu pour effet de couler l'affaire de Roswell, durablement, dans l'esprit du grand public. Il y a de bonnes raisons de penser que c'était une opération de « désinformation amplifiante », très efficace pour atteindre cet objectif. L'histoire a encore rebondi en 2006 et en 2007, quand deux Britanniques, Ray Santilli et Spyros Melaris, ont affirmé qu'ils en étaient les auteurs. Nombreux sont ceux les ont crus. Or non seulement ils se contredisent mutuellement, mais ils n'ont fourni aucune preuve de leurs allégations ! En fait, on ne sait toujours pas qui a fabriqué ce film curieux.


En 1997, l'armée de l'Air a publié un second livre, intitulé bravement The Roswell Report. Case Closed, pour expliquer, cette fois, les témoignages sur les cadavres non-humains. Elle a suggéré que les témoins avaient un souvenir confus de mannequins en bois utilisés pour des essais de parachutes. Mais, comme a plaisanté Walter Haut, l'ancien lieutenant chargé de diffuser le communiqué de presse en 1947, « il faut être vraiment idiot pour ne pas reconnaître un mannequin » (jeu de mots sur dummy qui peut signifier un idiot ou un mannequin). De plus, ces essais eurent lieu des années plus tard, au cours des années 50. Cette fois, la presse américaine, qui avait accepté assez facilement l'explication Mogul, est restée visiblement sceptique sur cette nouvelle histoire.


Pour conclure,l'explication de l'Air Force est aussi fragile que les ballons météo et les cibles radar sur lesquels elle repose, ainsi que sur les mannequins en bois. Le seul aspect positif de son rapport est d'avoir écarté d'autres hypothèses, telles que l'accident d'un avion secret, ou d'une fusée, ou d'un bombardier atomique.